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Publié par Maison Janot le 16 janv. 2020
Le roi Edouard III a fondé l'Ordre de la Jarretière en 1348, au beau milieu de la guerre de cent ans, opposant la France et l’Angleterre. Appartenir à l’ordre de la jarretière est un privilège réservé à la crème des nobles de Grande-Bretagne. C'est une marque honorifique sans égale, plus grande encore que la légion d'honneur. Sans surprise, l'emblème de l'ordre est la jarretière, celle-ci est revêtue par les membres pendant les toutes cérémonies.
Cette réunion au sommet, est bien différentes de l'ordre militaire chevaleresque de l'imaginaire collectif. On est bien loin des chevaliers de Malte, épée à la main ou de la cavalerie épique de l’ordre des templiers partant en croisade en armes et armures.
Mais l’ordre de la jarretière n’est pas sans rappeler l’histoire des chevaliers de les tables rondes et des légendes Arthuriennes. Sans aucun doute Edward III, lorsqu’il a fondé cette confrérie élitiste à penser marcher lui-même dans les pas du Roi Arthur.
Initialement le nombre de membres est limité à 24, dont la Reine, et le Prince-de-Galles. L'Ordre comprend des membres supplémentaires (appartenant à la famille royale britannique ou souverains étrangers). L’annonce des nouveaux membres se fait le 23 avril. Vous rêvez de faire partie un jour de l’ordre de chevalerie le plus select d’Angleterre.
Il va falloir vous accrocher, si vous n’êtes pas héritier d’une grande famille royale occidentale, les places seront chères. Il vous reste la solution d’épouser un membre de la famille royale britannique.Pour vous consoler dites vous que revêtir une Jarretière n’est pas seulement l’apanage des membres d’une confrérie.
Offrez-vous ce plaisir.
L’Angleterre est une terre de commerce, ce sont peut-être même les meilleurs d’Europe, et la famille royale joue encore aujourd’hui un rôle majeur dans les relations démocratiques avec les pays puissance économique du monde entier.
L'ordre de la jarretière est sans doute l’un des plus célèbres, mais ce n’est pas l’unique rassemblement de la noblesse d’Europe. Ces rassemblements sont encore aujourd’hui l’occasion de faire des affaires et de constituer un réseau commercial pour chacun des membres de cette confrérie.Mais l’Angleterre n’est pas la seule à jouer le jeu des ordres de chevalerie. De nombreuses nations monarchiques comptent encore leur lot de cérémonies et rassemblement. En Espagne : L'ordre de la toison d’or est toujours en activité aujourd’hui.Cette confrérie espagnole est inspirée du mythe de la toison d’or de Jason.En Suède : L'ordre royal du séraphin accueille encore aujourd’hui des chefs d’État étrangers, des prix Nobel et des personnalités de rang comparable.La place de la jarretière dans la tradition de l’ordre.La jarretière est portée autour du mollet à gauche pour les hommes et autour du bras gauche par les femmes. C’est un bandeau de velours en velours bleu roi à boucle. La devise "Honi soit qui mal y pense” y est brodé en lettres d’or. Les jarretières des monarques, rois et chancelier étrangers étaient autrefois décorées de bijoux.
La chapelle St George du château de Windsor est l'église spécifique à l'Ordre de la Jarretière. C’est aussi le lieu de rencontre privilégié pour les réunions en rapport avec l'Ordre.Les chevaliers et dames de l’ordre peuvent afficher leurs armoiries dans la chapelle Saint George.
Lorsque de nouveaux Chevaliers de la Jarretière sont investis, une cérémonie a lieu dans la salle du trône du donjon, au château de Windsor le jour de la Saint-Georges, tous les chevaliers de l'Ordre, revêtent une tenue spécifique : un manteau, un collier et un insigne marqué d’une jarretière. Les initiés prêtent serment et leurs insignes la Reine leur confie leurs insignes.
La tradition actuelle,n’a pas beaucoup évolué et celle-ci est donc semblable depuis plusieurs siècles.
Après la cérémonie d'investiture à Windsor, un déjeuner est organisé dans la salle des banquets du château. La famille royale et les membres de l'Ordre et les officiers de l'Ordre y assistent. Les membres de cette confrérie, accompagnés par une foule de spectateurs, traversent le château et son parc jusqu'à la chapelle Saint-Georges.
De nombreuses légendes abordent la question de l'origine de l'Ordre. L’une d’elles compte l’histoire de la "comtesse de Salisbury" :
Lors d'une réception donnée par la cour à Calais, la comtesse aurait perdu sa jarretière. Les moqueries des convives parvinrent aux oreilles du roi, alors épris de la jeune comtesse. Le roi interrompit le bal et et les danses, s’inclina pour ramasser la jarretière de la demoiselle, et d'une main tendue, restitua sa jarretière au même titre que son honneur à sa propriétaire. Il ajouta : "Honi soit qui mal y pense !"
Le roi aurait aussi déclaré la création d’un nouvel ordre de chevalerie qui porterait la jarretière comme blason.Cette histoire est magnifique et colle parfaitement au folklore existant autour des jarretières.
Néanmoins, elle semble avoir été écrite au 15ème siècle et donc après l'avènement d’une transition culturelle clés pour comprendre les circonstances de la création de l’ordre de la jarretière. En effet la jarretière était semble-t-il un accessoire utilisé essentiellement par les hommes avant le 14ème siècle. C’est bien moins glamour que la légende du roi sauvant l’honneur de la comtesse au cours du bal de Calais mais par souci du détail nous tenterons de retenir les deux histoires.L'Ordre de la Jarretière pourrait également être lié à un poème britannique : Sir Gawain and the Green Knight (fin du 14e siècle). La devise “hon soyt qui mal pence” est inscrite à la fin du dernier manuscrit encore existant et visible à la bibliothèque d’Angleterre, dans le poème est cité une gaine aux caractères sensuels, elle y joue un rôle primordial.
Les hommes appartenant à l'Ordre portent le titre de " compagnon des Chevaliers " et les femmes celui de " compagnon des Dames ". Avant 1860, le roi choisissait les nouveaux membres parmi des nominés.Chaque membre proposait neuf candidats, trois devaient être comte ou un rang supérieur, trois devaient être au moins baron et les trois derniers devaient porter au moins le titre de chevalier. La souveraine choisissait le nombre de candidats nécessaires au comblement des postes laissés libre dans l'ordre. Rien n’obligeait le souverain à choisir les nominés les plus cités. Les dernières nominations datent de 1860, depuis lors de la désignation des membres de l’ordre se fait par le roi lui-même sans requérir l’avis préalable des membres en place. Le changement officiel de mode de nomination ne date pourtant lui que de 1953 ! Depuis lors c’est à la Reine qu’incombent le choix des Chevaliers et les Dames Compagnons de la Jarretière et n'a à tenir compte, ni de l’avis du gouvernement ni de celui des membres déjà en place.
L'Ordre comprend des membres surnuméraires, qui ne comptent pas dans la limite de 24 membres initialement prévus. Ils sont nommés "Chevaliers et Dames de la Jarretière " et appartiennent à la famille royale. Cet ajout de membres supplémentaires a été mis en place en 1786.Le roi George III avait une famille si nombreuse qu’il décida d’élargir le nombre de membres pouvant siéger à ses côtés à l’ordre de la jarretière. permettant ainsi à ses fils de l’accompagner. Il élargit le statut de membres surnuméraires en 1805 à tous les descendants du roi George II. En 1813, Alexandre Ier de Russie se voit nommé Chevalier de la Jarretière. Il ouvre ainsi une porte d’entrée dans l’ordre à certains monarques étrangers;En 1831 le statut de membres supplémentaires fut à nouveau élargi pour inclure tous les descendants du roi George I.
On compte aujourd'hui parmi les membres de nombreux duc et duchesses de la noblesse de toute l'Europe.
En 2018 la reine Elizabeth II a célébré les 700 ans du plus élevé et du plus ancien des ordres de la chevalerie britannique.En 2019, deux nouveaux chevaliers royaux se sont joint au cortège pour la première fois. Le Roi Philippe VI d'Espagne et le Roi Willem-Alexander des Pays-Bas. Au même titre, La Reine a fait du Roi Felipe un Chevalier surnuméraire en 2017 et a conféré le même honneur au Roi Willem-Alexandre en 2018.Les deux hommes se joindront à un groupe choisi de chevaliers "supplémentaires " et de dames compagnes de la jarretière et les visages seront très familiers puisqu'ils comprennent le père de Felipe et la mère de Willem-Alexander. Les chevaliers surnuméraires sont choisis par la Reine parmi ses homologues royaux et plusieurs maisons régnantes d'Europe sont actuellement représentées :
La reine Margrethe II du Danemark, nommée en 1979.
Le roi Carl XVI Gustaf de Suède nommé en 1983.
Le roi Juan Carlos I d'Espagne, nommé en 1988.
La princesse Beatrix des Pays-Bas, nommée en 1989.
L’empereur émérite Akihito du Japon nommé en 1998.
Ainsi que le roi Harald V de Norvège, nommé en 2001.
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